Interview d'Hugo Peureux, PCO chez Natixis

Le témoignage éclairé d'un Alénien, Production Chain Owner en régie.

PCO
TÉMOIGNAGE
Par
Sarah Gambie
le
8/3/2023
Hugo Peureux, PCO

Hugo Peureux est chez Alenia Consulting depuis 3 ans et Production Chain Owner chez Natixis. Parcours, expériences clés, qualités requises, quotidien d'une mission, atouts de la régie... il vous dit tout !

Sarah Gambie : Bonjour Hugo, comment vas-tu ?

Hugo Peureux : Bonjour Sarah, ça va très bien merci et toi ?

Sarah : Ça va très bien ! Est-ce que tu peux te présenter ?

Hugo : Je suis Hugo Peureux, cela fait 3 ans que je suis chez Alenia et cela va faire 6 ans que je suis consultant en Banque et finance de marché.

J’ai commencé en tant que Support technico fonctionnel pendant 5 ans : 2 ans et demi à la Société Générale et 2 ans et demi chez Cacib. Et là cela fait 6 mois que j’ai commencé chez Natixis. Ma mission de PCO (Production Chain Owner), c’est une sorte de mélange entre CRM (Client Relationship Manager) et Production Owner sur la partie FX, Rates et Credit.

Sarah : Tu travailles chez le client en régie, quels sont tes challenges au quotidien ?

Hugo : Cela dépend de la durée de la mission. Le premier challenge est l’intégration. Certains clients sont très réputés pour avoir beaucoup d’ancienneté et des process un peu à l’ancienne voire certaines séparations entre les internes et les externes.

Dans un premier temps, il faut faire sa place, comprendre les systèmes. Ensuite au fur et à mesure de la mission, de la maturité et du relationnel, mes principaux challenges vont être de m’assurer que tout est bien à sa place et que tout le monde est averti des différents soucis. Gérer la communication, les niveaux de communication essentiellement et surtout arriver à comprendre la partie Business et IT.

Sarah : Comment se passe la collaboration avec tes collègues / clients ?

Hugo : Cela se passe très bien. J’ai un cadre particulier, je n’ai pas d’équipe à proprement parler, je travaille essentiellement avec des chefs d’équipe qui ont leur équipe. Et moi de mon côté je suis en solo avec mon référent sur le périmètre. Ils ont été très accueillants grâce à la mission de transformation réalisée en parallèle par Alenia. L'équipe avait déjà bien préparé le terrain avant mon arrivée et du coup tout s’est très bien passé.

Sarah : Avec l’expérience que tu as accumulée en tant que Production Owner, est-ce compliqué d’adopter une posture de leader face au client ? De se faire intégrer dans les équipes ? Quels sont les conseils que tu peux donner sur ce sujet ?

Hugo : C’est vrai que cela peut s’avérer un peu compliqué. Cela dépend du client, de la mission. Je suis avenant et social comme type de personne. Surtout avec les métiers que j’ai pu faire, comme je t’ai dit j’ai fait 5 ans de support. Et au support la règle numéro 1 c’est de connaitre tout le monde et d’essayer de bien s’entendre avec chacun. Car finalement, on leur demande de faire des choses avec nous ou pour nous.

C’est quelque chose qui fait partie du travail. Intégration, sociabilisation et l’intelligence sociale comme dirait notre ami Xavier Lagarde. C’est quelque chose que j’ai pu développer en parallèle de l’expérience finance.

Sarah : As-tu travaillé principalement dans la finance ?

Hugo : Oui, j’ai été barman serveur pendant quelques étés mais c’est une autre histoire (rires)

Sarah : Par rapport aux horaires de travail, penses-tu qu’en étant externe, on est plus engagé et donc qu'on travaille plus ? Ou est-ce la même chose que les internes ?

Hugo : Cela dépend, à poste égal, je trouve que c’est le même type d’investissement au niveau des horaires et autres. La plupart des postes de consultant en régie vont être essentiellement des missions dans des équipes clients. L’ambiance de l’équipe va prendre le dessus sur « est-ce que je suis interne ou est-ce que je suis externe ? »

De mon expérience, la charge de travail n’est pas si différente que cela.

Sarah : A ton poste actuel et tes fonctions, as-tu une récurrence dans ton travail ? Quel est ton day-to-day ? Si tu en as un, bien sûr. (Rires)

Hugo : Oui bien sûr (rires)

Je fais partie des personne garantes de la production, pas forcément à un niveau d’investigation mais surtout au niveau transfert de l’information et suivi des points. Globalement mon day-to-day sera de vérifier la production le matin. On a un meeting récurrent à 9h entre IT tous les matins sur les suivis de production globale, typiquement sur ce qui s’est passé en Asie. Et ce qui s’est potentiellement passé sur les grosses applications. Cela permet de faire un point sur les incidents et les problèmes du jour.

Mon travail est de m’assurer de l’investigation et de la communication sur ces incidents et ces problèmes. Je suis responsable de leur suivi. C’est essentiellement mon day-to-day puisqu’on a assez régulièrement des incidents voire des problèmes, malheureusement. Et il y a également une partie contact avec le Business pour avoir leur ressenti. Je vais les voir tous les matins pour prendre la température.

Ma journée s’articule en fonction des problèmes et des incidents. S’il y en a c’est ce que je vais suivre dans la journée. Sinon je vais plus me concentrer sur des projets de fond. Sur les gros projets de transformation qui sont en cours côté Natixis et sur la mise en place de process pour renforcer la qualité de la production.

Sarah : Donc aujourd’hui tu es en interaction entre le Business et l’IT, tu es le pont entre les deux.

Hugo : Voilà ! Et il y a une partie Top Management qui se rajoute par-dessus. Car j’ai aussi une partie reporting pour donner une image assez claire de la production à un instant T et suivre les différentes évolutions.

Sarah : Qu’est ce qui te plait dans ton travail ? Pourquoi as-tu choisi le métier de support ?

Hugo : Très bonne question (rires).

Ce qui me plait c’est déjà le monde de la finance car c’est un monde que j’aime beaucoup, que je trouve assez franc et honnête. Typiquement, dans les différents accueils que j’ai pu avoir on testait les limites de la personne pour voir le champ de ses compétences et de ses possibles. Et du coup on lui demandait des choses en fonction. Et cela j’aime bien car cela permet de pousser ses connaissances et ses expériences pour enrichir de plus en plus ce champ, pour aller de plus en plus loin, de connaître de plus en plus de choses. Et j’adore les interactions aussi avec les différentes personnes.

C’est pour cela que j’ai commencé en Support et que j’ai continué en Support. Parce qu’il y a une grande partie de social en plus de la partie technique (IT et finance).

Et là, du coup, avec ce nouveau poste j’ai un peu moins de technique et j’ai beaucoup plus de social, plus de suivi et cela force à s’adapter aux différents mondes : au monde de l’IT et au monde du business. Et là je commence à toucher un peu au monde du top management. C’est très intéressant.

Sarah : Quelles sont pour toi les compétences essentielles pour ce métier ?

Hugo : Pour ma mission actuelle, il faut beaucoup s’adapter, montrer de la fiabilité étant donné que je vais demander beaucoup de choses à beaucoup de personne sans être leur manager direct. Ce que certains appellent du management d’influence : je donne des ordres mais je ne suis le boss de personne.

Il faut également montrer et prouver que l’on a des compétences techniques, qu’on comprend ce que l’on fait et que l’on essaye de montrer une vision nouvelle. En se donnant justement les moyens pour réaliser ces visions pour in fine accompagner tout le monde. C’est cela le but de mon boulot. Alenia a fait des propositions de changement d’organisation (entre autres) qui ont été validées. Du coup, moi je fais en sorte de donner les moyens aux différentes équipes de remonter leurs besoins au top management pour qu’on puisse arriver à cette vision.

Sarah : Donc adaptabilité, savoir être curieux, et de se dire aujourd’hui je fais de l’IT, demain je vais être en contact avec le business ou le top management. Être un caméléon et être ouvert d’esprit.

Hugo : C’est exactement cela, la partie caméléon est très juste (rires)

Sarah : Pour toi quels sont les avantages d’être consultant en régie ?

Hugo : J’ai commencé à travailler en cabinet de conseil un peu par hasard. J’étais censé trouver un stage de fin d’étude et j’ai été contacté par un cabinet de conseil qui avait vu mon CV sur LinkedIn pour être pris en CDI.

Je me suis dit : soit je fais 6 mois de stage de fin d’étude pour chercher un CDI, soit je signe un CDI maintenant. J’ai donc sauté sur l’occasion. Et je me suis retrouvé dans le conseil par hasard. Mais cela permet, mine de rien, tous les deux ans d’être très flexible au niveau des missions.

Là, c’est ma 3ème mission, j’ai travaillé à la Société Générale, CACIB, Natixis. Sachant que j’aurais pu changer de corps de métier assez facilement. La partie régie te permet de découvrir beaucoup de choses assez rapidement. Alors que l’internalisation, c’est plus une découverte approfondie d’un seul endroit, la régie te permet de développer une expertise, une connaissance des systèmes, des personnes, d’une organisation.

Je vois plus la régie au début comme une manière de découvrir différents environnements qui nous plaisent. Et après, l’internalisation si on a une envie de creuser un environnement qui nous aurait plu.

Sarah : Donc cela permet une polyvalence de vision des métiers on va dire.

Hugo : C’est ça !

Sarah : Et pour le mot de la fin, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui arrive sur une mission en régie chez le client ?

Hugo : Être curieux et réussir à prioriser assez rapidement son esprit et la manière dont on comprend la mission. Car c’est toujours assez compliqué les premiers mois d’arriver dans des nouveaux environnements, tu rencontres de nouvelles personnes, c’est un nouveau boulot. Il faut arriver à compartimenter et à scinder un peu chaque couche d’apprentissage. Mais toujours continuer à apprendre et à être curieux.

Sarah : Nous allons terminer notre interview sur ces mots, merci pour ton temps et toutes ces informations.

Hugo Peureux, PCO

Sarah Gambie

Senior Consultant

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